Lierre
Baies de lierre, en mars
Baies de lierre à maturité en fin d’hiver
Grimpant vigoureux, les anglais le nomment « ivy« . Le lierre est une plante phare du jardin, qui présente de très nombreux atouts : ses fleurs offrent une nourriture abondante de pollen et de nectar aux abeilles à l’automne, son feuillage persistant abrite les insectes auxiliaires et les oiseaux ; ses lianes offrent des liens de tressage pour la vannerie, et les baies sont des gourmandises pour des oiseaux au début du printemps lorsque les autres baies ont disparu.
Feuilles et baies ont été utilisées bien avant le néolithique pour la teinture.
Voici quelques essais de teinture avec ces fruits (toxiques ! attention ce ne sont pas des myrtilles). Le jus de macération ressemble à du vin rouge, mais il ne faut pas s’y fier…
Les différentes nuances dépendent de la maturité des fruits, des temps de macération ou de cuisson, et/ou d’éventuels bains de nuançage.
Un mordançage à l’alun donne des tons plus verts.
Dans ma pratique des teintures j’ai appris à regarder passer les couleurs comme on regarde passer les nuages. La laine qui semble rosée pendant quelques instants, s’oxyde et vire au violet, qui prend une belle teinte grise au lavage ou peut-être vert-de-gris selon le pH du savon et de l’eau, pour finir par un ton indéfinissable qui garde la mémoire de toutes les teintes successives. Seule la teinture végétale est capable d’une telle prouesse ; la teinture chimique ne raconte pas l’histoire des saisons, du vent, du soleil et de la pluie qui créent ces couleurs naturelles, celles de la robe ’couleur du temps’ de Peau-d’âne.