Vos questions sur l’apiculture écologique
Vos questions sont nombreuses sur le sujet des ruches refuges et de l’apiculture écologique. Regardez les liens verts en début d’article ; et si vous ne trouvez pas les réponses à vos questions je prendrai le temps d’y répondre ici.
Pierre D : « Je vais acquérir au mois de mai un essaim d’abeilles noires sur 5 cadres, est-ce incompatible avec le concept de ruche écologique (ne pas s’occuper directement des abeilles, ne pas les nourrir, ne pas prélever leur miel) ? »
La question du choix des abeilles est primordiale, et complexe. Dans beaucoup de régions il existe encore des colonies non gérées par l’homme : dans les murs d’église, les toitures, arbres creux, poteaux, etc.
Selon mon expérience ce sont de très bonnes abeilles, car elles ont choisi elles-même leur reine, et ont des stratégies d’adaptation aux difficultés locales telles que les conditions climatiques, floraisons, maladies, prédateurs, etc. Leur génétique est basée sur un grand métissage, une large palette de savoirs-faire, et non sur la race pure. Selon mes observations c’est ce brassage génétique, choisi par les abeilles elles-même, qui fait leur force.
Ce préambule vous aidera à comprendre pourquoi, selon mon point de vue, les meilleurs essaims sont les essaims naturels, issus de ces colonies non gérées.
Si vous achetez des essaims de race pure, quelque soit la race d’abeilles choisie, la questions sera de savoir si vous souhaitez conserver ou non cette race pure. Si la réponse à cette question est « oui », alors il vous faudra acheter régulièrement (tous les ans ou tous les deux ans) des reines de race pure pour remplacer les anciennes
Si vous voulez laisser faire la nature, alors sachez qu’elle ira toujours vers le métissage, car l’abeille (et la nature en général) ne sais rien faire d’autre que du brassage génétique, comme dans nos sociétés humaines, notez-le en passant. Et c’est parfait ainsi. N’en déplaise aux partisans des races pures, et ils sont très nombreux.
« L’essaim que j’ai commandé est fourni sur cadres Dadant, je suppose qu’il faut que j’installe les abeilles dans une ruche Dadant ? Est-ce un problème ? »
Si vous ne trouvez pas d’essaim naturel et si vous installez les abeilles en ruche Dadant, sachez que ce n’est pas la forme, ni la dimension que les abeilles affectionnent.
Adaptation de caisson Warré avec une ruche décagonale R. Pigot
Selon les études de plusieurs chercheurs (Pr T.Seeley), et selon mes observations, les abeilles préfèrent des ruches plus ou moins cylindriques, de diamètre oscillant entre 25 et 35 cm. Dans des ruches plus larges elles ne parviennent pas à accéder aux réserves de miel latérales, en hiver quand la grappe d’abeilles est compacte au centre de la ruche.
Elles ne peuvent pas non plus construire des rayons naturels sans cire gaufrée, et sans cadres, ce qui entraîne d’autres problèmes.
Vous pouvez acheter un essaim sur cadres, pour débuter (ensuite vous récupérerez vos propres essaims pour peupler d’autres ruches, les vôtres ou celles des amis), dans ce cas choisissez plutôt un essaim d’abeilles noires sur cadres de ruches Warré.
Un caisson Warré peut s’accoler facilement à d’autres caissons empilés dessous.
Voir les exemples sur le site de Robin Pigot – Mississipi
JC « Bonjour, j’ai fait une ruche tronc récemment et j’ai fait une dizaine de trous pour qu’elles entrent dedans. Est-ce suffisant et quel diamètre de trous conseillez vous ? »
Oui, je pense que 4 ou 5 sont suffisants, mais s’il y en a trop les abeilles les reboucheront. Un diamètre de 1,8 cm à 2 cm me semble bien.
Christine R – J’ai compris qu’il était préférable d’attirer des abeilles sauvages. Pensez vous que je pourrai quand même donner une chance à un « paquet » (le mot même me révolte) pour au moins se dire qu’on en a sauvé un peu et à qui on a redonné leur liberté 😊.
Les abeilles locales sont acclimatées à la région. Elles sont les plus aptes à comprendre et à travailler avec les variations saisonnières et la flore locale unique. Les abeilles qui viennent de loin ne sont pas aussi bien adaptées à votre région que les abeilles que vous récoltez d’un essaim dans votre propre secteur.Les abeilles achetées dans des « paquets » à des centaines ou des milliers de kilomètres de distance (Chili, Argentine…) arrivent souvent malades, mourantes et pleines de maladies et de parasites. Ne soutenez pas la cruelle industrie des abeilles en paquets. Rejoignez des amis amateurs partageant les mêmes idées et partagez les essaims supplémentaires avec votre groupe. Personne ne devrait avoir à acheter des abeilles. (extrait de la charte de What bees want)
Apiculteur anonyme : « Les abeilles sont des animaux domestiques dont il faut s’occuper, sinon autant ne pas en avoir et laisser faire la nature. Si on ne s’en occupe pas, cela a tendance à produire des abeilles assez agressives (l’abeille noire n’est pas connue pour sa gentillesse), essaimeuses et pleines de varroas. Sachez qu’en période de disette, même la plus douce des abeilles ne l’est plus. »
Les abeilles mellifères vivant à l’état sauvage existent en France, en Suisse et dans bien d’autres pays. Les autorités dites compétentes supposent toujours que les colonies d’abeilles vivant à l’état sauvage ne sont que des essaims d’abeilles issues de l’apiculture, qui ne survivraient pas au premier hiver.
Lire le Bulletin complet de FTB (30 pages) L’organisation à but non lucratif FreeTheBees entreprend de fournir des preuves de l’existence de ces colonies vivant à l’état sauvage avec projet Swiss BeeMapping, qui, au cours des trois prochaines années, va surveiller toutes les colonies d’abeilles connues et collecter les données tangibles de leur existence. » Lire ici la suite du bulletin de FreeTheBees n°16
Les colonies sauvages peuvent vivre de très nombreuses années alors qu’elles ne reçoivent aucune visite de l’homme. Cela a été prouvé (voir les études de T. Seeley), et je l’observe également. Cela est possible parce que les abeilles essaiment et mangent leur propre miel.
L’essaimage est le pilier central sur lequel repose la vie et la santé de l’abeille depuis 100 millions d’années. Nous, humains, sommes une poussière à l’échelle du temps, et pensons souvent tout savoir mieux qu’elle. Or de mon point de vue elle a beaucoup à nous apprendre. C’est le message porté également par le professeur Thomas Seeley, qui observe les colonies sauvages depuis 40 ans.
Chaque essaimage permet à la colonie de se régénérer, de réguler le varroa, et de renouveler sa reine.
Laisser faire la nature ?
Pour aider les abeilles sauvages il faudrait que les essaims trouvent suffisamment de gros arbres creux, et qu’ils soient recensés et préservés, afin que la population d’abeilles sauvages augmente. Ce n’est pas le cas, il est donc intéressant de construire des ruches refuges. Cela assurerait la pollinisation des vergers et des potager, qui est souvent un peu partout insuffisante.
Par ailleurs, beaucoup d’essaims se logent dans les fenêtres et les cheminées et sont détruits : nous pouvons y remédier en installant des « ruches appâts » attractives.
Les abeilles noires sont agressives ?
C’est une idée reçue, car une colonie qui n’est pas dérangée n’a pas de raison d’être agressive. En revanche, les pratiques intrusives des apiculteurs (ouverture, refroidissement, fumée, recherche et remplacement de la reine, …) sont source de stress pour les abeilles. Voilà les apiculteurs ont sélectionné des races d’abeilles douces pour faciliter le travail du producteur,… abeilles qui ont bien de la peine à se défendre face à un quelconque prédateur, frelon inclus.
Agressivité et disette ? Les colonies sauvages ne sont pas vraiment impactées par la disette car elles ont la totale gestion de leurs stocks de miel (car il n’est pas récolté par l’homme). Si le besoin s’en fait sentir, par exemple en cas de sécheresse, la colonie puise dans ses réserves de printemps, et vit au ralenti. Elle sait réguler ces difficultés, soyons sans inquiétude à ce sujet, car les abeilles ont traversé des périodes glacières et bien d’autres phénomènes délicats, depuis des millions d’années.
Face au frelon Les abeilles sont un peu sous tension, aux aguets, lorsque les attaques de frelon asiatiques s’intensifient, en septembre-octobre. Durant ces périodes il ne faut pas les approcher trop ni toucher à la ruche.
JR Apiculteur : « De nos jours, une ruche sans soins est condamnée à mourir rapidement même si les abeilles ont choisi elles-mêmes leur lieu de résidence »
Cette affirmation n’est pas exacte. J’ai moi même des ruches non gérées qui sont en pleine forme, et qui perdurent depuis 5 années sans aucune aide, bien qu’elles ne vivent pas dans un environnement préservé. Par ailleurs, dans la campagne proche de chez moi et dans les bois j’en connais de très anciennes, dans de vieux arbres, des poteaux.
JR Apiculteur : « Les abeilles, si elles ont la place, les fleurs et la population suffisante font énormément plus de réserves que leurs besoins. En prélever un peu tout en respectant leurs besoins n’est pas honteux ! »
Merci pour cette question. La question du miel est centrale.
Comprenons que les abeilles qui produisent beaucoup plus de miel que ce qu’elles consomment sont des « abeilles de compétition », des Holstein du miel ! Elles ont été créées pour ça, par sélections successives, depuis des dizaines d’années. C’est pour cette raison que la profession tient à les conserver en race pure, pour ne pas perdre cette génétique ultra performante du point de vue du rendement. Mais il y a un revers à la médaille… Ces abeilles bodybuildées ne sont pas durables, et leurs reines doivent être remplacées chaque année. Ces abeilles constituent de grosses colonies et ont d’énormes besoin en nourriture, ce qui nécessite des apports de sucre qui fragilisent considérablement l’espèce. Et surtout elles sont épuisées par le travail qu’elles produisent, non pour elles mais pour l’homme, et sont incapables de se défendre contre les parasites tels que le varroa.
Tout cela est un cercle vicieux dont il est possible de faire sortir l’abeille, à condition de réinventer une autre relation homme-abeille, et ce cesser la production industrielle de miel. Depuis 2014 je ne récolte plus rien dans aucune de mes ruches, et je me suis engagée corps et âme sur la voie du ’réensauvagement’ partiel de l’abeille mellifère, car c’est urgent. Mon rêve serait que beaucoup de personnes le fassent à leur tour afin qu’Apis mellifera retrouve en partie son statut d’insecte libre. Nous sommes nombreux à travers le monde à montrer que c’est possible : L’association FTB en Suisse, par exemple, où l’abeille mellifère sauvage a presque entièrement disparu.
A. Apiculteur : Un essaim qui vadrouille n’est pas forcement un essaim sauvage. Il sort presque toujours d’une ruche. Un essaim vraiment sauvage ne se développe pas. Il ne sait pas bâtir les cadres de cire gaufrée.
Je ne suis pas d’accord avec cette affirmation. Les essaims que je récupère viennent presque tous de mes ruches sans cadres ou bien de cheminées, de poteaux, de vieux arbres, de toitures, de murs d’église, de maisons abandonnées, etc. Ce sont de très bon essaims car ils ont eu le temps de développer leurs propres stratégies d’adaptation sans aide de l’homme ; je les considère comme des essaims sauvages. Il se développent très bien, à condition de bien choisir l’emplacement de leur ruche par rapport aux réseaux géomagnétiques (voir l’article géobiologie).
Par ailleurs, n’importe quel essaim remplace et régénère sa reine au bout d’une année. La génétique de la colonie évolue donc dans le temps, et la sélection naturelle élimine les reines les plus faibles.
Anonyme : Je m’interroge sur l’utilité de vos ruches refuges disséminées dans la nature. Quel en est l’objectif ? Considérez-vous que le premier problème des abeilles est le manque d’habitat ? Selon moi ce serait plutôt le manque de biodiversité, associé aux bouleversements climatiques et aux nouveaux agresseurs en provenance du bout du monde ? (Varroa, frelons, aethina, etc) Bref des bouleversement nombreux et rapides
Vos questions recoupent pas mal de questions auxquelles j’ai déjà répondues plus haut ainsi que dans les liens verts qui sont en haut de page.
Vous me demandez quel est l’objectif ? Mon objectif principal est la communication, attirer l’attention, oui ! car des ruches que l’on exploite pas, cela donne à réfléchir, cela interroge ! On peur alors expliquer au public l’importance majeure de tous les insectes pollinisateurs, qui ne réside pas dans le fait de nous fournir du miel : on peut enfin parler de la pollinisation, que beaucoup de gens ignorent.
Les abeilles manquent-elles d’habitats ? Dans de nombreuses régions de France et d’Europe, la réponse est oui. Il n’y a plus assez d’arbres creux dans les forêts, car on coupe les arbres jeunes, dès qu’ils ont 50 ans ou moins. On peut pallier à ça en proposant des ruches refuges adaptées, bien isolées, placées en hauteur dans les arbres.
Le varroa, le frelon, le changement de climat ? Oui, tout cela pèse sur les abeilles, et sur le vivant en général. Mais la nature a la force et l’ingéniosité pour y faire face, comme elle l’a toujours fait, depuis des millions d’années. Elle s’adapte, toujours. Les colonies les plus fortes subsistent, et leur génétique s’impose. Je pourrais vous donner de nombreux exemples qui démontrent cela.
Les abeilles peuvent faire face, à une seule condition : qu’on le leur permette, en arrêtant d’importer des paquets d’abeilles du Chili ou d’Argentine, qu’on stoppe les inséminations des reines, les traitements acaricides chimiques, etc. Aujourd’hui l’abeille est considérée comme un animal d’élevage comme un autre, et pourtant non, elle n’est pas la propriété d’une profession. Elle n’appartient pas aux vendeurs de miel. Et l’abeille a, heureusement pour elle, la capacité de restauration de son propre équilibre quand on lui redonne de la liberté. Et pour cela le métissage est une clé très importante (tout comme dans notre société).
Yannick M
1) Quand une ruche est complètement bâtie, que font les abeilles en période cirière
J’observe que les abeilles démontent d’anciens morceaux de galettes, elles grattent le milieu, et coupent ensuite le tour en haut. Elles le débitent en tronçons qu’elles sortent dehors si la porte le leur permet. J’en ai conclu qu’elles aimaient bâtir, et comme le bas est souvent vide de miel et de ponte au printemps, c’est là qu’elles travaillent à ce genre d’occupations.
La cire est fournie aussi pour les opercules du couvain et du miel.
2) les abeilles peuvent elles « recycler » la cire (par exemple si je mets de la cire à côté de la ruche vont elle la récupérer ?)
Non, cela est inutile. Les abeilles ne viendront pas la chercher. Elles en sécrètent de la toute neuve, qu’elles préfèrent.
Marielle H
Dans les ruches Warré , mettez-vous des barrettes à chaque élément ou uniquement sur la hausse supérieure (si on ne récolte pas de miel) ?
Des barrettes en haut uniquement et des croisillons dans les autres étages.
Quand une colonie disparaît, faut-il passer l’intérieur de la ruche au chalumeau ?
Oui, quand c’est possible, mais certaines ruches ne sont pas accessibles, donc dans ces cas là je laisse le soin aux abeilles de faire le nettoyage.
Si vous recueillez un petit essaim tard dans la saison, le nourrissez-vous quand même ou laissez-vous faire ?
Si c’est très tard en saison, après la mi-juillet, c’est difficile de le sauver. Et si on nourrit c’est avec du miel… On peut aussi lui installer un ou deux rayons bâtis sur barrettes, vides de miel et propres, qu’on aura mis de côté si on en a eu l’occasion. Cela permet à la reine de pondre tout de suite.
Dominique P – J’habite à Brive, en Corrèze et j’ai installé un hôtel à insectes au fond de mon jardin. Des abeilles se sont installées dans les petits bambous entassés sous le petit toit en triangle de l’abri et les colmatent : elles sont nombreuses et n’utilisent que ce matériau là. Cela fait 3 années qu’elles reviennent. J’aimerais leur proposer un gîte plus grand sans pour autant récolter du miel et me lancer dans l’apiculture. Est-ce que la ruche octogonale que vous proposez pourrait leur convenir ?
Ce sont des abeilles maçonnes (= osmies) qui pondent dans votre nichoir. Ces abeilles sauvages ressemblent à de petits bourdons, et elles ne font pas de miel. Vous pouvez continuer à leur proposer des nichoirs garnis de bambous, et regarder cette page pour savoir comment vivent ces abeilles : Nichoirs pour les abeilles maçonnnes
Frédéric B
Qu’est-ce qu’un réducteur anti-souris ? Doit-il être toujours placé à l’automne et retiré au printemps ?
Vous trouverez des réducteurs en métal ou plastique en boutique apicole. Vous pouvez en faire en bois. L’important est de limiter les entrées à 5 ou 6 mm à partir du moment où les abeilles commencent à se regrouper à l’intérieur, et à ne plus assurer la garde. Les souris et même les derniers frelons asiatiques peuvent alors faire des dégâts. La date se situe autour de la mi-octobre. Je retire ce dispositif vers la mi-février.
Il ne faut pas placer le réducteur durant la période d’activité, car cela freinerait l’activité des abeilles, sauf en cas de pillage (bagarres entre ruches).
Un essaim, s’infiltre chaque année par les trous de nos murs pour investir un faux plafond situé au Nord de notre habitation. Nous les « chassons » (honteusement il faut l’avouer). Il faut dire que nous avons un peu peur car les abeilles s’infiltrent dans les pièces d’habitation. Mais je viens de lire dans votre livre que l’essaim, dès le lendemain, devrait avoir trouvé ses marques. Je suppose donc que les abeilles trouveront alors les ouvertures adéquates et n’iront plus dans les pièces. Je désire donc tenter l’aventure et laisser s’installer l’essaim l’an prochain, en espérant bien entendu qu’il revienne…
L’emplacement exact des trous du murs doit être sur un bon couloir à abeilles ! C’est très attractif. Vous pourriez y installer une ruche refuge pour capter l’essaim, soit au sol, soit accrochée en hauteur.
Cependant si vous préférez les laissez aller dans le mur c’est bien aussi. Mais il faudrait boucher les accès à l’intérieur de la maison, ce qui est parfois compliqué dans une maison ancienne…
Cath H – Comment intervenez-vous concernant l’approche du varroa.
J’ai perdu mes 2 colonies l’an dernier à cause du varroa. A l’automne dernier, j’ai réalisé un traitement à l’eucalyptus Globulus mais je ne suis pas certaine que ce soit suffisant.
Bonjour, je vais essayer de répondre très humblement et partiellement à votre question.
« Les abeilles mettent en place des stratégies d’adaptation et de défense vis à vis du varroa. Dans cette lutte les abeilles disposent de deux grandes stratégies : attaquer les acariens femelles durant leur phase phorétique, quand elles s’accrochent aux adultes (toilettage), et/ou durant leur phase reproductrice, quand elles gèrent le couvain, où elles parviennent à désoperculer et réoperculer pour gérer le parasite.
Les colonies déploient un ensemble diversifié de mécanismes comportementaux au lieu d’une stratégie unique. » Ces enseignements proviennent du professeur Thomas Seeley.
D’après mon expérience, je constate une plus grande durabilité des colonies quand elles sont métissées et non sélectionnées en race pure quelle qu’elle soit. En effet, quand la génétique des abeilles est très diversifiée, leur adaptabilité en est grandement renforcée. C’est le cas des colonies sauvages vivant dans les arbres et les murs.
Je constate une grande longévité des colonies vivant dans un environnement floral naturel préservé et diversifié.
Certaines années les colonies souffrent en raison des dérèglements d’ordre climatique, (étés secs, canicules, hivers trop doux, gelées tardives…) et quand la pression du frelon asiatique est extrêmement forte. Dans de tels cas la sélection naturelle élimine, certes, certaines colonies (les plus faibles), mais renforce globalement l’Abeille, car les meilleures stratégies sont mises à l’honneur.
Effectuer des traitements contre telle ou telle maladie modifie les choix stratégiques décidés par les abeilles, et ne résous pas le problème en profondeur. Il est parfois difficile de voir la question dans son ensemble…
> Améliorer la qualité/diversité de notre environnement par exemple, agit très favorablement sur les défenses immunitaires et la santé des abeilles, ainsi que sur la santé des oiseaux, des champignons, la qualité de l’eau et de l’air… et comme vous le savez, tout est lié !
> Donnons quelques pistes pour aller dans le bon sens : planter des essences végétales à très haute valeur en pollen, vitamines, minéraux. Respecter des colonies, en abandonnant la transhumance. Permettre aux abeilles de manger uniquement leur miel et non du sucre… Placer les ruches sur les bons emplacement énergétiques (couloirs à abeilles).
Maryse (.be) – Quand vous prenez un essaim, comment transportez-vous les abeilles ? Vous emballez le panier dans le drap pour ne pas que des abeilles risquent de s’échapper dans la voiture ?
Oui, c’est exactement ça. Et c’est plus facile de transporter un panier qu’une ruche.
Pourquoi les faire rentrer par le bas plutôt que de les ’verser’ par le haut ?
Les abeilles ’montent’ de façon très naturelles quand elles se déplacent lors d’une mise en ruche. Si on veut les contraindre à descendre on est obligés de les enfumer. Et si on ne sait pas bien utiliser la fumée il vaut mieux s’abstenir, sinon les abeilles vont fuir.
Dans une autre vidéo, je vois que les vis de fixation du plancher ont été remplacées par des ’barrettes’ coudées qui pivotent. Je trouve cela bien plus pratique.
Ce sont des fixations ’maisons’, vous pouvez en faire en bois ou en métal (2 suffisent)
Pourquoi récupérez-vous vos essaims pour garnir vos ruches plutôt que de les laisser vivre leur vie en s’installant ou elles le veulent , je ne suis pas expert mais cela ressemble à un contre sens suivant vos dire : laissez les partir.
En effet, ce serait la meilleure chose de les laisser partir où elles veulent s’il y avait des habitats pour les accueillir, c’est à dire des forêts avec de nombreux beaux troncs creux, préservés par les forestiers. Or aujourd’hui les endroits où se logent spontanément les essaims sont principalement les cheminées et les fenêtres aux volets clos. Et 9 fois sur 10 c’est le désinsectiseur qui les détruit. Nous gardons quelques essaims au cas où des ruches périclitent à cause des frelons, et nous aimons donner les autres à des lieux qui accueillent du public et qui ont des ruches refuges.
2 Comments
Maryse
Bonjour,
Intervenez-vous contre le frelon A ? SI oui, comment ?
Merci.
petitesruches
Bonjour Maryse : je conçois les ruches de telle façon que les abeilles puissent défendre l’entrée : c’est à dire plusieurs très petites entrées, jamais une grande.
Sinon je fais un peu de capture avec des filets à papillon, le matin ou le soir quand les frelons sont plus actifs. Cela peut représenter quelques centaines les années où il y a une forte pression.