Galles de chêne : concentré de tanins
En octobre on découvre ces petites sphères diversement colorées de brun, vert ou de rouge a pied des grands chênes, qu’on appelle « galles de chêne » ; « Oak galls » en anglais
Comment ces galles sont elles fabriquées par l’arbre ?
Un petit moucheron, qui se nomme cynips, pond sur la feuille d’un chêne en juillet. L’arbre réagit en fabriquant une excroissance à l’endroit de la piqûre ; elle est au départ une petite pustule qui grossit. A l’automne les feuilles toment avec ces galles, encore appelées cécidies.
Chacun d’elle (cécidie) contient un petit moucheron noir en son centre.
Les galles et la teinture
Ces « billes » végétales sont véritablement gorgées de tanin, substance qui va nous être très utile en teinture, tout particulièrement pour préparer les fibres cellulosiques à la teinture. Les molécules de tanins aidant la fixation de l’alun sur ces fibres : elles servent alors de mordant.
Les tanins permettent aussi d’obtenir des colorations brunes, noires, vertes ou violettes en réaction avec les sels de fer.
Je les fais sécher entières ou coupées en petits morceaux (avec un couteau en inox pour éviter de les noircir) en vue de les utiliser plus tard.
Elles servent aussi à fabriquer des encres végétales.
Engallage
Engallage : imprégnation des tanins sur coton
Galles dites ’casque de lancier’
Galles pilées
Ce terme désigne l’action de trempage des fibres dans une décoction de plantes à tanins. Les galles de chênes conviennent bien, car elles sont particulièrement riches de cette substance. Mais on peut s’amuser à faire des bains d’engallage avec d’autres plantes, et surtout des écorces.
En région méditerranéenne on trouve autre sorte de galle sur les chênes, provoquée par l’insecte piqueur Andricus dentimitratus. L’arbre fabrique alors cette drôle de protubérance qui a reçu le nom de casque de lancier. Elle contient également des tanins.
Lorsque les galles sont sèches je les pile avec une massette ou un marteau, afin qu’elles libèrent mieux leur tanin. Je pèse 50 g de poudre de galle pour 500g de fibres (coton, lin).
Engallage : imprégnation des tanins sur coton
Tampons
D’autres plantes source de tanins
le sumac
Des herbacées :
Lotier, coronille, trèfle (légumineuses)
chicorée, armoise, plantain
aigremoine eupatoire, reine des prés
graines de citrouille, tanaisie, alchémille…
arbustes :
aubépine, églantier, ronce, framboisier (rosacées)
les éricacées
hamamélis, vigne (marc),
Arbres :
le noisetier, le chêne, le châtaignier, le peuplier, le pin, l’eucalyptus, l’aulne, le sumac, le pistachier, le grenadier, …
Quel est le rôle des tanins pour les plantes ?
On les trouve dans toutes les parties des végétaux : écorces, fruits, feuilles, racines,…
Ils jouent un rôle de défense chimique contre certains prédateurs.
Il existe deux catégories de tanins :
les tanins hydrolysables : gallique (incolore) et éllagique (jaune)
les tanins condensés : aussi appelés tanins catéchiques (contenant de la cathéchine) (roux bruns, ils se révèlent à la lumière)
Le mot tanin est issu du gaulois tanno- signifiant « chêne »